Une récente enquête du magazine UFC-Que Choisir a fait grand bruit, dénonçant la présence de cadmium dans le chocolat, et ce de manière bien plus élevée parmi les chocolats certifiés biologiques !

Du Cadmium dans le chocolat?
Qu’est-ce que le Cadmimum?
Le cadmium est un métal lourd naturellement présent dans les sols (par dégradation de la roche-mère) mais dont la teneur peut être accentuée par les activités humaines, industrielles ou agricoles. La principale source anthropique d’apport de cadmium dans les sols provient de l’utilisation d’engrais minéraux phosphatés pour l’agriculture. Certains aliments comme les algues ou les champignons concentrent particulièrement le cadmium mais sont assez peu consommés. Les céréales (et donc les pâtes ou farines) ou la pomme de terre présentent une plus faible concentration de cadmium mais étant largement consommés contribuent davantage à l’exposition de la population.

Et dans le chocolat Bio ?
Le magazine Que Choisir pose la question de la présence de cadmium dans le chocolat biologique, car en effet celui-ci provient majoritairement de cacao d’Amérique latine (où les sols sont naturellement riches en cadmium – région volcanique des pays andins) là où le conventionnel provient plutôt d’Afrique ou d’Asie (avec à l’inverse des sols pauvres en cadmium mais d’autres problèmes comme ceux des intrants, la déforestation ou encore les conditions de travail…).
Selon la directive européenne en vigueur sur le chocolat et les produits cacao, les teneurs maximales autorisées en cadmium sont les suivantes :
- 0,1 mg/kg pour le chocolat au lait contenant moins de 30% de matière sèche totale de cacao,
- 0,3 mg/kg pour les chocolats contenant entre 30% et 50% de cacao,
- 0,8 mg/kg pour les chocolat contenant plus de 50% de matière sèche totale de cacao,
- 0,6 mg/kg pour les poudres de cacao à destination des boissons chocolatées.
Et dans nos chocolats?
Nous avons questionnés nos 3 partenaires sur nos chocolats biologiques et du commerce équitable dont les principaux cacao proviennent du Pérou, Bolivie et République dominicaine. Rapunzel (pépites de chocolat 55% et lait en 10kg) et Keramis (pépites de chocolat 60% en 15kg) nous confirment analyser l’ensemble de leurs lots de cacao et que la teneur en cadmium respecte la réglementation en vigueur.

Nos partenaires de chez Saldac, notre principal fournisseur de chocolat, ne bénéficient pas du même département qualité que les grands groupes de la Bio. Pour autant ils suivent la question de près depuis des années avec les coopératives péruviennes.
Les fèves utilisées proviennent de la région de Pangoa, dont les sols ont une teneur en cadmium qui respecte les seuils réglementaires. Une seconde filière avait été démarrée dans la région de Piura au Nord du Pérou mais les teneurs en cadmium étaient trop élevées, ce qui a mené à l’arrêt de cette source d’approvisionnement
Les dernières analyses de fèves en 2022 et sur le cacao en poudre et beurre de cacao en 2024 confirment une teneur bien en dessous des seuils.
A ce jour des analyses ne sont pas réalisées systématiquement mais il semble peu probable que la situation ait changé de manière significative sur cette intervalle de temps. Cependant, afin de surveiller l’évolution, de nouvelles analyses seront réalisées sur le nouveau lot de fèves qui arrive ce mois-ci.
Avec la hausse de la consommation de chocolat, la question posée par le magazine Que choisir est légitime. Mais montrer du doigt spécifiquement la filière de cacao biologique est un raccourci bien trop rapide surtout en comparaison à la filière conventionnelle. En juin dernier, l’Union régionale des Professionnels de Santé – Médecins Libéraux (URPS-ML) tiraient la sonnette d’alarme sur ce qu’ils considèrent être une « bombe sanitaire », la présence de cadmium dans les engrais phosphatés qui s’accumulent dans les sols et contaminent les aliments les plus consommés : céréales petit-déjeuner, pain, pâtes et pomme de terre…
Le chocolat, reste un produit plaisir et doit être consommé avec modération… Nos recommandations restent toujours les mêmes : acheter moins, de meilleure qualité, favorisant une agriculture biologique, paysanne et une juste rémunération au producteur.
Sources : INRAE / Plateforme de surveillance de la alimentaire / Le Monde