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Sylvia et la quête de l’huile d’Olive – Partie 3

Non, il ne s’agit pas d’une d’une adaptation low-cost d’Indiana Jones, mais le récit de voyage (caféïné) de Sylvia, qui en octobre est allée goûter, voir et rencontrer le microcosme que représente la coopérative Valdibella en Sicile, Italie. Riche dans ses activités, la coopérative produit amandes, conserves, céréales, légumineuses, légumes, pistaches, miel, vins, huile d’olive, herbes aromatiques, fruits, et bien plus encore.

Dans ce récit vous trouverez les émotions, la poésie et la réalité du projet social dans lequel Sylvia s’est immergée pendant quelques jours.

Voici le récit du troisième jour de ce périple :

Jeudi 28 septembre – Camporeale – Sicile

J’ai bien dormi ! Je m’en étonne…Je file sous la douche, il n’y a pas d’indication sur le robinet. Je ne sais pas si le chaud est à droite ou à gauche.  Je m’énerve, je pense à toute l’eau qui coule alors que le monde en a besoin, je me maudits… tant pis douche froide. Puis l’eau chaude arrive, je peux me laver les cheveux (#parcequejelevautbien).

Je descends prendre mon super petit déjeuner…Anna est là, elle a le sourire comme à son habitude, heureusement parce que c’est notre seul moyen de communication.

Je remonte dans ma chambre, Walter m’informe qu’il ne sera pas là avant 9h30. J’ai le temps de travailler. Je prends connaissance de mes messages, notamment ceux enjoués de mes collègues et famille. Je prends une dose d’endorphine (#QDL).

Je téléphone au Boss, c’est l’ascenseur émotionnel. Nous faisons le point sur les derniers détails à clarifier avec Valdibella. Je suis motivée, je crois dans ce partenariat mais il faut bien le construire et ne pas se laisser trop emporter par ses émotions.

Savoir se situer du coté du producteur, du consommateur et du distributeur. Que chacun puisse gagner dignement sa vie… C’est toujours pour moi un problème, je suis capable d’empathie… Cela me fait penser à la breaking news de la semaine « Le gouvernement veut mettre en place des cours d’empathie pour lutter contre le harcèlement ». Nous sommes donc rendus là….à ne plus comprendre ce que je chacun·e ressent ?

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Walter arrive, m’annonce le programme de la journée visite de Valdibella, les celliers, le lieu de production des conserves, visite d’une ferme dans l’après-midi. La journée s’annonce plus légère qu’hier.

Avant de commencer, il me dit qu’il a quelques appels à passer. Je lui propose de lui faire un café. Non mais sans déconner, la meuf elle se croit chez elle, proposer un café à un italien…non mais t’es dingue ma pauvre ! (#pressionmaximum #challengecafé). Je vais dans la cuisine, je fais le café dans la cafetière italienne (of course) et Hop ! Walter semble satisfait. Je pose mes questions, j’arrive a finaliser les derniers éléments de tarifs, conditions de paiement…le partenariat se construit.

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Les cafés avalés nous traversons la petite place pour se diriger vers le cellier, j’aperçois de nouveau une belle fresque (#zapatistechallenge). C’est un membre de la coopérative qui l’a réalisée, elle représente le paysage qui entoure la petite colline sur laquelle je me trouve et deux mains traversent ce paysage et se rejoignent. La nature & les humains ne peuvent vivre l’un sans l’autre (#vousavez4heures).

Nous arrivons sous le porche du cellier, là où les grappes de raisins arrivent pour subir un premier tri : séparer le raisin de sa grappe. Walter m’explique les premières étapes du process, pendant ce temps un chat, vient se mettre entre mes jambes et commencent à jouer avec mes sandales dorées! Ses griffes sortent, il me fait mal, il me lacère, j’ai des griffures, je suis allergique, çà gonfle…j’ai trop envie de lui envoyer un grand coup de savate! Mais je ne peux pas, ce ne serait pas « eco-friendly » (#leschatscesttousdesbranleurs). Je prends sur moi, j’écoute Walter.

Nous entrons dans le cellier (ouf ! le chat n’a pas le droit), Walter tente de m’expliquer la différence entre les vins naturels et les classiques…je comprends que c’est une histoire de fermentation et de peaux de raisins. Nous continuons la visite, je fais la rencontre d’une partie du personnel « administratif », elles sont toutes ravies de me voir mais ne parlent pas un mot de français ni d’anglais, donc les échanges sont brefs.

Nous prenons la voiture, direction le lieu de production, stockage de Valdibella. Sur site il y a 2 bâtiments, un pour l’arrivage et le conditionnement des fruits et légumes frais et l’autre pour la production des conserves et jus. Nous arrivons à la fin de la production de jus de grenade, une dame nous donne une charlotte et des sur-chaussures pour ne pas contaminer le site de production(#troplaclasse).

Je suis impressionnée, c’est hyper clean et très très bien équipé. Le matériel est récent. J’en fais part à Walter qui se dit flatté. Nous visitons également la partie concernant les fruits et légumes, à l’entrée sont stockées la récolte d’amandes qui seront séchées sur le site puis envoyer à un prestataire à quelques kilomètres pour être décoquées, pour certaines pelées.

Nous allons dans la partie frigo, je vois des énormes BIG Bag contenant le fameux « Timilia » le blé ancien endémique de la Région. Il y a une odeur…cela sent divinement bon. Walter m’explique que ce blé sert à la fabrication de leurs pâtes, gressins et crock…une sorte de grands crackers. Cette variété de blé est pauvre en gluten.

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la conservie Valdibella

Nous repartons, c’est l’heure de déjeuner, Walter me demande de choisir entre « an Italian street food » or « an italien café ». Je choisi le food truck. Le camion est un mélange de caravane de forain et de caravane de marché. La musique est forte (#dancemusicdesannées90), c’est illuminé de toutes les couleurs. Je commande une pancenita : un sandwich avec de la viande et du fromage. De loin cela semble bon. Je remarque que le sicilien coupe des tranches de viande, un peu trop à mon goût, mais peut-être y a-t-il d’autres clients en attente. Mon sandwich est prêt, je croque…Merde, je vais vomir la viande est forte avec le parmigiano dessus c’est pas top…en plus il n’y a aucun légume ! Je prends sur mois (çà fait beaucoup pour aujourd’hui) et mange un peu, arrivé à la moitié je fais celle qui ne peut plus rien avaler parce que c’est trop (#gaspillagealimentaire).

Nous faisons un petit break à la maison de l’hospitalité, puis nous repartons à la rencontre de Rino et Rina. Trente-cinq minutes de pistes pour y arriver, les routes sont cabossées, c’est un rodéo drive. Nous atteignons le haut de la colline, la vue est dingue !

Rino était opticien et Rina était « à la maison ». Rina a eu l’opportunité de récupérer des terres familiales il y a plus de 15 ans. C’étaient des terres sauvages, sans aucune culture. Durant leur projet Massimiliano les accompagne alors qu’ils ne sont pas encore des membres de la coopérative. Ils plantent des amandiers, des grenadiers, de la vigne. Au fil de la discussion, je comprends que ce projet est très portée par Rina, elle y trouve force et indépendance, elle apprécie d’être dehors « pas à la maison ». Rina, nous offre du raisin fraîchement cueilli, un verre d’eau. Sur les murs du modeste salon/cuisine, sont affichés les diplômes de leurs fils…il est ingénieur. La fierté des parents, l’ascenseur sociale fonctionne. Sur la nappe il y a un visage, une sorte de Frida Khalo, Rina prend délicatement dans ses mains mes boucles d’oreilles, nous nous sourions.

Nous repartons avec pour ma part, du raisin, de l’origan et des amandes. C’est comme si je quittais mamie Geneviève (#paixasoname) !

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Nous retournons a Camporeale, nous prenons un verre de vin, nous attendons nos invités. Chacun travaille sur son ordinateur,  j’écoute ses appels, je perçois qu’il n’a rien à me cacher. Je profite de ce moment calme pour offrir 2 paquets de Yachil (#lechallengecafécontinue) un pour lui et un pour le collectif.

Lori et Antonio arrivent, nous partageons le vin, il ne manque plus que Massimiliano. Lori m’explique que sans doute il ne viendra pas, il est parti rejoindre une association près de Palerme. L’association dont elle fait référence a acheté des terres il y a quelques années, afin de créer un projet d’expérimentation d’agroforesterie, un crownfounfidng  a permis l’acquisition de ce terrain. Seulement voilà, l’association est menacée d’expropriation par la commune. Les raisons de cette expulsion sont étranges…la commune semblerait être de mèche avec la MAFIA.

Nous décidons de ne pas l’attendre, Anna nous prépare des Pasta, les penne réalisées avec le Timilia blé…C’est bon, très très bon. Arrive Massimiliano accompagné de Piero, un producteur. Ils s’installent avec nous commencent alors une sorte de cacophonie, tu ne sais jamais très bien s’ils s’engueulent ou si ils discutent, vu les sourires je n’ai pas trop de doutes mais c’est fatiguant.

Massimiliano me pose quelques questions en français, sur la Bretagne, l’indépendantisme…Walter profite de ce moment pour brandir le paquet de Yachil. Massimiliano me sourit (#jefonds).

C’est la fin du dîner, Walter a de la route. Nous nous remercions mutuellement, il me prend dans ses bras, c’est sincère. Puis viens le tour de Lori, la même (#potasseforever), puis Massimiliano m’embrasse aussi (#jefonds#jesuisunpetitsucre). Enfin, je raccompagne tout le monde sur le perron de la demeure, je reprends un air dur et autoritaire et m’adresse à Antonio «  domani a la siete ! Ok !? ). Je ferme la porte de la demeure comme si j’étais chez moi.

Il est 21.30, je me couche…seule et je vous écris.

Sylvia.

08Nov2023

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